Séminaire de recherche du Cresppa-CSU coordonné par
Isabel Boni-Le Goff, Pauline Delage et Eve Meuret-Campfort.
Site Pouchet du CNRS, salle de conférences
La participation est ouverte à toutes et tous et libre d’accès
En soutien à la journée de mobilisation dans la fonction publique le 19 mars, la séance "Une culture de genre et de classe ?" est annulée et reportée à une date ultérieure.
Présentation
Récemment, deux événements politiques ont souligné les enjeux que revêtent les rapports de genre et de classe à deux pôles opposés de l’espace social. Alors que le mouvement #metoo a mis en exergue les violences commises par des hommes en haut de la hiérarchie socioprofessionnelle à l’encontre de femmes dans des positions subordonnées, les mobilisations des Gilets Jaunes ont à la fois été critiquées par les commentateurs médiatiques pour le « virilisme » des militants et ont mis sur le devant de la scène le rôle spécifique et les besoins des femmes des classes populaires. Cette actualité, qui invite à ne pas se cantonner à l’analyse d’un rapport social, trouve un écho dans le champ académique.
En sciences sociales, on assiste en effet depuis les années 2000 d’une part à un regain d’intérêt pour l’analyse des classes sociales en sociologie (Pfefferkorn, 2007), d’autre part à la légitimité croissante du genre dans l’académie (Bereni & al., 2012). En outre, le croisement de ces deux rapports sociaux a également fait l’objet d’une actualité éditoriale avec la traduction récente de deux « classiques » de la sociologie et de l’histoire anglo-saxons (Hall & Davidoff, 20141987]), Skeggs, 2015 [1997]), la publication d’ouvrages traitant de cette articulation (Avril, 2014), mais aussi la parution de dossiers de revues consacrés à « Genre et classes populaires » (Genèses, 2006), à la question « Comment le genre trouble la classe » (Agone, 2010) ou à « La production quotidienne du genre en milieu populaire » (Genèses, 2018).
Programme 2023-2024
Mardi 19 décembre
Institutions
Sophie Denave (Université Lyon II, CMW) et Fanny Renard (Université de Poitiers, GRESCO) : Le genre et la classe sociale : comment l’école façonne les élèves des CAP coiffure et métiers de l’automobile.
Mardi 30 janvier
Travail à domicile
Caroline Berton (Université Paris 8, Cresppa-CSU), Irène-Lucile Hertzog (Université de Caen, CERREV), Pascal Barbier (Université Paris 1, CESSP), Pauline Seiller (Université de Caen, ESO) : “Une fois la porte fermée…”. Invisibilité du travail et lutte contre l’infériorisation professionnelle des assistantes maternelles, une analyse par le genre et la classe.
Marion Gaboriau (Université Clermont Auvergne, LESCORES), Eve Meuret-Campfort (CNRS, Cresppa-CSU) : Rapports de genre et de classe entre aides à domicile et personnes âgées dépendantes : vulnérabilités et dominations croisées.
Mardi 27 février
Le genre des métiers subalternes
Sophie Bernard (Université Paris-Dauphine, IRISSO) : Les ressorts de la domination des chauffeurs Uber. Une approche intersectionnelle.
Yasmine Siblot (Université Paris 8, Cresppa-CSU) : Analyser les dynamiques de transformation des classes populaires à partir d’une enquête auprès de migrantes portugaises en France.
Mardi 19 mars : En soutien à la journée de mobilisation dans la fonction publique le 19 mars, cette séance est annulée et reportée.
Séance initialement prévue : Une culture de genre et de classe ?
Delphine Naudier (CNRS, Cresppa-CSU) : Construire la valeur des talents. Travail relationnel et rapports de domination entre agent.es artistiques et comédien.es.
Valérie Rolle (Université de Nantes, CENS) : Des nouveaux profils dans le métier de tatoueur.se : segmentations et différenciations de genre et de classe.
Mardi 11 juin
Table ronde : retours sur des trajectoires de recherche (horaires modifiés : 10h30-13h)
Christelle Avril (EHESS, CMH), « Penser les subordinations des femmes : des questionnements passés, des questionnements ouverts »
Isabelle Clair (CNRS, IRIS), « La comparaison ethnographique, une traduction empirique de l’approche intersectionnelle ? »
Maud Simonet (CNRS, IDHES), « De l’engagement bénévole au travail gratuit : désandrocentrer le travail, repenser la classe laborieuse ? »
Programme 2022-2023
Espaces intimes
Mardi 17 janvier 2023, 10h30-12h30
Lorraine Bozouls (Université de Limoges, GRESCO) : "L’enquête sur l’espace du
logement comme révélateur du croisement entre genre et classe : le cas des femmes au foyer de classes supérieures"
Pierre Gilbert (Université Paris 8, CRESPPA-CSU) : “Franchir le seuil du foyer. Enquêter l’articulation classe/genre au domicile”
Le genre des métiers subalternes
Mardi 28 mars 2023, 10h30-12h30
Sophie Bernard (Université Paris-Dauphine, IRISSO) : “Les ressorts de la domination des chauffeurs Uber. Une approche intersectionnelle”
Yasmine Siblot (Université Paris 8, CRESPPA-CSU) : "Analyser les dynamiques de transformation des classes populaires à partir d’une enquête auprès de migrantes portugaises en France"
Institutions
Mardi 11 avril 2023, 10h30-12h30
Sophie Denave (Université Lyon II, CMW) et Fanny Renard (Université de Poitiers, GRESCO) : “Le genre et la classe sociale : comment l’école façonne les élèves des CAP coiffure et métiers de l’automobile”
Politisations
Mardi 30 mai 2023, 10h30-12h30
Saphia Doumenc (Triangle) : “Restituer les engagements syndicaux de femmes de ménage dans la multiplicité de leurs déclinaisons. Retour sur un terrain ethnographique longitudinal et intersectionnel”
Marion Rabier (Université de Haute Alsace, SAGE) : “Des patronnes féministes ? Retour sur un parcours d’enquête”
Quanti, quali, archives…
Regards croisés sur les méthodes d’enquête
Mardi 13 juin, 10h30-12h30
Groupe « Genre et classes populaires » : “Proposer une histoire du quotidien à l’intersection du genre et de la classe : retour sur les travaux du groupe Genre et classes populaires”
Kévin Diter (Université de Lille, CLERSE) : “Le foyer des inégalités : ce que les analyses ethnographiques et entretiens auprès des familles peuvent nous dire des (effets des) rapports sociaux de genre et de classe”
Sibylle Gollac (CRESPPA-CSU) : "Si les PCS ont la classe, comment objectiver le genre ? Des difficultés de croiser des rapports sociaux inégalement traités par la sta-tistique publique quand on combine méthodes qualitatives et quantitatives"