Vendredi 16 décembre 2016, EHESS Paris
Journée d’études organisée par le Cresppa-LabToP (UMR 7217) et le Centre d’Etudes Sociologiques et Politiques Raymond Aron (UMR Cespra)
Coordination : Sylvaine Bulle et Manuel Cervera-Marzal
Présentation
A chaque époque ses soubresauts, ses ébranlements et ses critiques : zones à défendre, désobéissance civile, cortège de tête des manifestations contre la Loi Travail, Nuit debout, hacktivisme, dissidence, insurrection, etc. Autant d’objets actuels et souvent récents, qui ouvrent des questions irrésolues par les sciences sociales, en ce qui concerne l’articulation entre social et politique dans ces luttes, ou encore le projet de transformation sociale qui y est énoncé. Ce sont les registres multiples de la contestation, et depuis des prises parfois contradictoires (entre le réalisme et l’impossible), dont il s’agit de fournir un aperçu cartographique à travers cette journée d’étude. Ce faisant, il s’agira de préserver ouverte une double tension : tension entre qualifications scientifiques et qualifications ordinaires ; et tension entre l’ambition taxinomique du sociologue et la résistance que les matériaux de son enquête opposent à toute entreprise taxinomique.
De nombreuses lignes de clivage, de nombreux linéaments traversent l’espace français des mouvements sociaux, mais une attention particulière sera accordée aux éléments suivants durant toute la journée : la configuration actuelle des scènes protestataires, et les transformations catégorielles des contestations, de leurs acteurs, reprenant ou non des traditions critiques et politiques ; la polarisation violence / non-violence, mais également « citoyennisme » / insurrection dans les grammaires contestataires, étant entendu que ces pôles constituent des idéaux-types entre lesquels se dessine une vaste palette de nuances intermédiaires ; l’agir contestataire, déployant des formes d’action directe, d’occupations, de récits et une relation spécifique aux ordres politiques ; la mise à l’épreuve de l’Etat, la relation aux ordres judiciaires et politiques qu’induisent ces contestations.
Cette journée d’études est conçue comme un espace d’échange où sont présentés des outils conceptuels et méthodologiques pour appréhender des enjeux spécifiques qui font l’objet de travaux en cours portant sur les mouvements récents (contestations, occupations, assemblées, Zad). Elle est ouverte à tous les doctorants et chercheurs intéressés par cet objet.
– Programme détaillé sur Calenda