Trois grandes questions transversales parcourent ces axes de recherche et rassemblent les chercheurs qui s’y rattachent dans des événements ou séminaires communs :
La première question porte sur la violence politique et les mobilisations : Sur la plupart des terrains d’enquête explorés dans le cadre des 3 axes du LabToP – qu’ils concernent les entreprises de représentation du/en politique, les dynamiques de mouvement transnational (de groupes, d’individus, d’idées, de modèles, de dispositifs) ou encore les politiques de gouvernement des corps – on rencontre des configurations de « violence politique » matérielle ou symbolique et des mobilisations d’acteurs contre ce qui est ainsi dénoncé (artistes engagés contre un conflit armé ou une situation « d’oppression », mise en musée des guerres et des passés coloniaux, mobilités transnationales découlant de crises et de situations de violence armée et débouchant éventuellement sur d’autres formes d’expérience d’une violence de relégation et d’exclusion, violences de l’emprise politique sur les corps). Faire scandale, porter publiquement la controverse, lancer des alertes peuvent être des modalités d’action communes aux protagonistes dans ces contextes variés, leurs rapports à la médiatisation et à la publicisation restant presque toujours cruciaux pour comprendre leurs pratiques.
La deuxième question porte sur les approches de l’événement et de la dynamique des transformations historiques : On rejoint le questionnement, moteur du Labtop, sur les manières les plus heuristiques d’articuler, d’une part, une approche qui ne renonce pas à discuter les modèles d’agencement structurel offerts pour penser nos sociétés et leurs transformations (prenant au sérieux l’héritage de la théorie bourdieusienne ou luhmannienne, par exemple) et, d’autre part, une attention réelle à la causalité des « petits événements », à un niveau davantage micro-historique dépendant de la subjectivité et des choix normatifs des individus. Dans le cadre de cette réflexion, la place et la fonction du chercheur, sa vocation « critique » et les effets qu’elle pourrait emporter, sont directement et indissociablement questionnés.
La troisième question concerne les rapports à l’économie : Sous-jacente à nombre des enquêtes conduites au sein des 3 axes thématiques, cette question formule l’approche des critiques sociales des injustices. Le caractère transversal de cette question recouvre au moins deux dimensions : la référence au(x) marché(s) qui est souvent présente dans le discours des acteurs sociaux rencontrés et la question du rapport des pratiques analysées aux logiques commerciales et à la raison marchande telle que les chercheurs peuvent l’objectiver (question des relations entre « champ économique » et autres espaces sociaux ou professionnels examinés ; question de l’ordre normatif permettant de mesurer la valeur, etc).