Le CRESPPA est une unité de recherche active dans les questions relatives au genre et aux rapports sociaux de sexe. Les recherches s’inscrivant dans cet axe s’organisent en quatre sous-axes, qui se superposent plutôt qu’ils ne se juxtaposent :
Ce sous-axe aborde les questions relatives aux productions de catégorisations de genre/sexes, aux hiérarchisations ainsi qu’aux épistémologies des productions théoriques au sein des différentes disciplines. Y sont développées notamment des travaux qui étudient les différentes formes de féminismes, les analyses féministes et queer de l’État, l’intersectionnalité du genre et des rapports sociaux de sexe. Se rattachent également à ce sous-axe des travaux relatifs à la circulation des idées féministes et à leur transformation dans le champ intellectuel et universitaire, ainsi que les recherches relatives à la production des catégories et de leurs frontières. Des recherches sont également menées sur la production des disciplines scientifiques, leurs frontières et leur capacité à s’enrichir mutuellement, notamment dans la théorisation des rapports sociaux de sexe et du féminisme appréhendé par la philosophie, l’économie, la sociologie, la science politique, l’anthropologie ou la démographie.
Ce sous-axe est alimenté par des recherches explorant les modalités de la construction des normes relatives à la/aux sexualité-s en les replaçant dans les différentes lignées de pensées émancipatrices. Ces travaux sont menés dans une perspective diachronique (19e siècle, années 1960...) et relèvent de plusieurs terrains (France, Etats-Unis, Allemagne…). D’autres recherches s’intéressent aux politiques et expériences des corps reproducteurs - incluant l’analyse des normes contraceptives et procréatives -, aux relations entre normes biomédicales et sociales, et s’attachent à penser ces expériences et normes en relation aux notions de travail, de responsabilité, de santé et de droits.
Les recherches inscrites dans cette sous-thématique articulent l’analyse des pratiques professionnelles et du travail aux trajectoires familiales, conjugales, résidentielles, migratoires et de santé. Elles abordent également les relations entre émotions et travail et développent une sociologie des professions capable d’éclairer les inégalités entre hommes et femmes (enjeux patrimoniaux genrés, analyse des carrières et mobilité sociale…). Un ensemble assez vaste de recherches ne déconnecte plus l’activité professionnelle des autres sphères de vie et s’intéresse à l’articulation des différentes carrières/trajectoires en privilégiant une perspective longitudinale (vie professionnelle et familiale, trajectoires migratoires et résidentielles, prise en compte des dynamiques temporelles…).
Ces recherche s’inscrivent dans l’analyse de la socialisation et de l’éducation sexuée en tant qu’elles préfigurent des rôles et comportements sociaux et démographiques différents selon les sexes. Des institutions comme la famille ou l’école (au sens le plus large) font l’objet de recherche quant aux acteurs, pratiques et outils qui participent (ou non) à la reproduction du genre et à la promotion (ou non) de l’égalité entre les sexes.
En dehors de ces quatre sous-axes, des passerelles existent avec l’ensemble des autres axes de recherche de l’unité, notamment avec l’axe « Postcolonialisme et rapports sociaux de race », en rapport avec des problématiques liant frontière, migration et genre.